Bepanda sans fard
Plongé, à travers ce roman, dans une société aux repères inexistants.
Immersion dans l’intimité d’un quartier de Douala. Pas n’importe lequel : Bepanda. Il est populeux et le quotidien des habitants n’est pas de tout repos : prostitution, phénomène de décapage, adultère, meurtre, chômage, délinquance… Chez les politiques, on n’est guère mieux loti : détournement de fonds publics, promesses non-tenues, coups-bas, corruption, conseils municipaux sous tensions…
Dans cette marre à problème surgit une jeune battante aux ambitions démesurées. De serveuse de gargote, Martine a fini par occuper la prestigieuse fonction de maire. Ce, grâce au soutien des jeunes (opposant de l’ancienne équipe dirigeante) et d’une élite du grand parti national. Quand on connaît l’histoire de la mairie de la zone (Douala V), cette évolution rapide de Martine est très proche à celle d’une ancienne figure de proue de la scène politique de la ville, aujourd’hui disparue. Même si Gustave Mbin, enfant de Bepanda, rappelle à tout va que « toute ressemblance avec des personnages ayant existé n’est que pure coïncidence ». Nous le lui concédons !
« Bepanda blues, couleur marron » remet sur la table, des débats épineux au Cameroun tels que : l’intégration et l’unité nationale véritable, les concepts d’«allogènes » et d’«autochtones ». Le tout, partant de son Bépanda natal et chéri. La musique creuse également son sillon dans ce roman. Telle une eau de ruissellement qui se faufile entre les roches pour rejoindre le fleuve, le Roccafil Jazz de Prince Nico Mbarga et l’Afrobeat de Fela Kuti rythment les silhouettes contrôlées par l’alcool. Sans oublier Johnny qui égaie le quartier avec son saxo. On dirait le nouveau Manu Dibango du coin. Si « l’érosion du temps force parfois l’oubli », l’intrigue de « Bepanda blues, couleur marron » reste en mémoire comme une tache indélébile. La qualité d’écriture et le langage utilisés facilitent sa lecture et sa compréhension.
Frank William Batchou
Hummm le bepanda si cher à mon coeur
Mon kwat ☺
La triste réalité de nos quartiers
Effectivement. On espère que ça va changer un jour
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