Cacao ivoirien : Accroître la production par la technique d’embryon jeunesse

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Elle permettra à la côte d’ivoire, avec un suivi sur le terrain, de se maintenir en tête des producteurs de cacao en Afrique, voire dans le monde.

La Côte d’ivoire est le premier producteur de cacao en Afrique. Sa production est estimée à 2,5 tonnes par hectare. Ce prestige de leader risque d’être perdu si rien n’est fait. Car, les plantations sont de plus en plus vieillissantes. Pour éviter cette chute, une campagne baptisée « Cocoa plant » a été mise en place entre les privés et les Groupes d’initiatives communes (Gic) pour fournir des jeunes plants de cacao et même de caféiers aux planteurs ivoiriens. L’objectif de cette initiative est, d’ici 2019, « de produire 10 millions de cacaoyers et 27 millions de caféiers pour relancer cette croissance. L’initiative est née en 2009. Nous menons des recherches et travaillons ici pour fournir des plants de qualité aux planteurs », explique Mohamadou Sankare, local technique au Centre de recherche de Nestlé Abidjan. Nous y avons fait un tour dans ce centre bâti sur 3 hectares dans la commune de Yopougon pour mieux comprendre cette technique de production en masse de plants dénommés : « la technique d’embryon-jeunesse ». Pour passer « de l’embryon-jeunesse somatique à l’acclimatation, et de la transformation à l’obtention de la plante finale pour les champs, il faut environ 6 mois », informe Mohamadou Sankare.

Tout commence par l’arrivée des échantillons au centre. Ce sont des fleurs de caféiers et de cacao. Sur place, « ils sont transférés au « Milliong room » pour être broyés. Puis, envoyés au « storage room » où ils passeront quelques temps avant toute analyse au laboratoire. Si aucune anomalie n’est détectée, ils sont envoyés dans l’autre pour la suite des transformations », déroule Oloen Fraser, head officer de Nestlé Quality Assurance Center d’Abidjan. Une fois les échantillons ressortis, le processus de transformation pour obtenir des graines de café ou de fèves de cacao se poursuit dans les laboratoires. « C’est juste une technique. On ne touche ou ne modifie pas la génétique des plantes », précise Mélanie Polman. Et d’ajouter : « On les transforme en graine pour s’assurer de la production durable et accroître la disponibilité de la matière première. On le fait pour le cacao, le café, le niébé, le riz, les pistaches… ». Pour ce qui est des producteurs agricoles, martèle Cheikh Mbouh, « nous les sensibilisons à l’utilisation des produits qui ne nuisent pas à l’environnement. Nous interdisons à ses producteurs, l’utilisation des enfants dans les champs. Nous avons des agents sur le terrain chargés de veiller à son application ».

Après toutes ces transformations, les graines sont transférées à l’espace expérimental. Ici, elles sont mises en terre, arrosées au quotidien. Désinfectées pendant leur croissance pour éviter toute infection. Puis, acclimatées selon les conditions de plantations. Une fois que les plants ont atteints la croissance d’être remis aux planteurs, « un dernier test est fait par les laborantins pour s’assurer du bon état des plantes. Si elles sont mauvaises, elles sont toutes détruites pour éviter d’avoir de mauvais résultats dans les champs. Si les résultats sont positifs, les plants sont envoyés dans les Gic pour dispatching. Je rappelle que les planteurs ne sont pas obligés de nous vendre leur récolte », rappelle Mohamadou Sankare. Avec cette production en masse, les planteurs ivoiriens peuvent renouveler les plantations vieillissantes et accroître les productions du cacao et du café local.

Frank William Batchou à Abidjan

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