Chronique d’un voyage kamikaze (3)
Dans les #Mapanes, il se raconte un tas d’histoire sur le phénomène Boko haram dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun. Nous avons pensé aller vivre ça en direct. Enquêter sur le phénomène. Sauf que l’aventure s’est déroulée autrement. Bienvenu dans le #Toli du mapaneur.
Ai-je finalement goutté au « Tchap » ? Pourquoi écarquiller vos yeux ? Je vous ai dit dans le billet d’hier (Le lire ici) que j’ai fait la rencontre d’un fou dans une broussaille de l’Adamaoua entrain de tirer tranquillement son « Banga ». Je ne saurai vous dire si j’ai pris part à ses festivités solidaires. Je me rappelle juste m’être réveillé plus-tard dans la ville de Ngaoundéré. Sain et sauf. Mes effets intacts. Inha Allah ! Me voici donc au centre ville Ngaoundéré, à un endroit appelé « Pavillon vert ». N’allez surtout pas croire que les maisons sont vertes ici. Massa, c’est juste un nom hein ! Je n’ai que 300 Fcfa en poche. Avec tout ce que j’ai vécu jusqu’ici, je pense que monsieur Haliyou avait raison. Il vaut mieux rentrer à la maison. Mais comment ? Une solution s’impose en ce moment ou j’ai deux problèmes majeurs :
- Premier problème : mettre fin à ses attentats à répétition dans mon ventre en faisant recours à la « communauté internationale alimentaire » d’un tourne dos ou d’un restaurant de la ville.
- Second problème : trouver de l’argent, au-delà de mes 300 Fcfa, pour retourner sur Douala.
Conséquence directe, un divorce précoce et douloureux avec mon téléphone de marque « Alcatel one touch », une puce avec torche incorporée. Coût du divorce : 2.500 Fcfa. Juste de quoi abaisser la tension persistance des belligérants en action dans mon ventre. Un homme politique camerounais avait d’ailleurs dit avant sa mort : « Quand tu es dans l’eau et que tu te noies, si c’est même le serpent Boa, accroche-toi à lui pour te sauver ». Je n’avais donc pas le choix en me séparant de ce joli petit téléphone Alcatel. Après avoir mangé, je me retrouve à la case de départ avec treize pièces de 100 Fcfa.
Sans hésiter, je fonce dans le cybercafé le plus proche. Tout aussi médiocre que les autres en qualité de connexion internet et des machines (Pentium 1 et 2). Dans tout ça, l’heure coûte 300 Fcfa. En une heure, je n’ai pas pu ouvrir ma boite mail. Encore moi accéder à mon compte facebook. Obligé de prendre encore deux heures à cette « liane » pas du tout souriante en dépit de mon arrosage verbal. Désolé les amis, avec cette connexion, impossible de lire ces plus de 250 notifications sans compter mes mails. L’important est ce message, en forme de crowdfunding, que je lance aux ami(e)s pour un éventuel soutien. La conclusion est simple hein : « Dans l’attente d’un sauveur ! ». Le sauveur ici n’est pas le tapioca que j’ai mangé sous toutes ses formes, il y a un an, dans les mêmes conditions au Nigéria, mon cher Dany Feze. Plutôt un bienfaiteur. Au lieu de me venir en aide, un ami et frère m’écrit en ces termes : « Frank, tu aimes beaucoup les risques. Tu es un père d’enfant(s). Soit sage ! ». Depuis quand tu es conseiller des amoureux du risque ? J’ai souri. Tout en pensant et avec raison que son message servira dans 70 ans (nombre d’années qui me reste à vivre sur cette terre). Il pourra donc aider mes gosses à coller cet épitaphe sur ma tombe : « Ici à vécu un homme, père d’enfants heureux, qui aimait prendre des risques ». Fort heureusement, avant la fin de mon temps dans ce cybercafé, un bienfaiteur s’est manifesté en optant pour l’anonymat. Ouf ! Il est de donc temps de rentrer. Avant d’y arriver, il est important de prendre une petite pause. Rendez-vous demain pour parler de cette ambiance dans le train. Les gens qui voyagent debout et dorment comme ils peuvent. L’essentiel c’est d’arriver à destination. A demain !
Frank William BATCHOU
A Ngaoundéré
désoler @Frankywilly pour ton téléphone Alcatel one toch.
S’ils ont pris le téléphone et épargné ce qui plus chère, ne pleure pas, tu t’en achetera un autre.
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Etame vraiment sonnée
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