Chronique d’un voyage kamikaze (6) Fin
Dans les #Mapanes, il se raconte un tas d’histoire sur le phénomène Boko haram dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun. Nous avons pensé aller vivre ça en direct. Enquêter sur le phénomène. Sauf que l’aventure s’est déroulée autrement. Bienvenu dans le #Toli du mapaneur.
Dans le bus, j’avais décidé d’intituler ce dernier billet de la série : « Retour au bercail ». Juste pour vous faire comprendre que je suis rentré. C’était sans compter sur les surprises qui m’attendaient sur la route. Un humoriste camerounais le dit souvent en riant : « Quand la malchance te suit, on te lave même avec l’éponge métallique ou l’eau de javel, ça ne fuit pas ». Je l’ai confirmé cette fois. Quelques heures seulement après ce calvaire dans le train (lire le billet 4 et billet 5). Et je vais vous dire comment.
9h. Nous voici enfin arrivés à Yaoundé. Comme je suis rentré « élan-élan » de ce voyage, pas besoin de traîner ici. Je dois rapidement trouver une place à bord du bus qui charge à l’extérieur de la gare ferroviaire de Yaoundé. Tout ce qui compte à l’instant, c’est arriver à Douala, prendre un bon bain et changer enfin ces vêtements sur moi. Ça dégage déjà un parfum dont je me censure de donner la marque. Si vous en connaissez, c’est tant mieux. Je sais qu’on est au Cameroun et le niveau de votre imagination est trois fois plus vite que la mémoire d’une calculette. Curieux qu’on fasse toujours recours à elle pour calculer. C’était juste une parenthèse. Mon billet de transport acheté, je prends place à bord de ce bus (je crois neuf) de « Touristique express ». Au bout d’une vingtaine de minutes, il est plein. Les bagages bien attachés. Le chauffeur peut enfin démarrer. Nous voilà sur la route de Douala. A peine traversé le carrefour Ahala, chauffeur sert le véhicule sur le bas côté de la route. Il y a un problème sur le véhicule. Lequel ? Il ne dit rien. Sauf qu’il y a un bruit bizarre au niveau de la roue motrice droite. Dix minutes ont fallu à un inconnu pour faire une inspection rapide du véhicule. On traverse le péage de Boum-Nyebel et le problème du départ resurgit. Au lieu de s’arrêter là pour que je rende visite à tonton Domche qui a toujours le gésier (lire ce billet), le gars force et va nous larguer au lieu dit « zone de repos » à Boum-Nyebel. Est-ce que nous lui avons dit qu’on voulait se reposer ? Maintenant, la « Pom-Pom girl » qui est à côté de moi veut qu’on mange et il n’y a rien. Ton âge me pousse à retenir la paire de gifle qui devait se reposer sur tes deux joues, chauffeur. Impossible de continuer. Sur ce nouveau bus chinois, apprend-on ici, pour changer cette roue, il faut enlever l’arbre qui relie les deux autres. La main sur le cœur, je vous jure que je ne comprends rien du tour dans cette nouvelle mécanique-auto.
Obligé d’attendre un nouveau bus en provenance de Yaoundé. Pendant au moins 1h. La seule distraction dans le coin à cet instant, ce sont ses enfants qui jouent à la roue. Nostalgie ! Nous nous sommes lancés dans la partie, chacun courrait comme il pouvait derrière une roue. C’est ici qu’on faisait très vite le distinguo entre les buveurs, fumeurs et les non-consommateurs. La vitesse de respiration triplait en une fraction de seconde après un quart de tour. Avant l’arrivée du nouveau bus, j’ai failli mourir de rire ici. Alors que nous traversons le village Pouma, voila un camion avec semi-remorque qui entame un dépasse au virage. Derrière lui, un autre bus suit directement. Sauf qu’à peine arrivé à notre hauteur, un autre camion a surgi en face. Seul recours, basculer sur le côté. Ce sont les cris des passagers que tu voulais entendre dans le bus ? « Woooooooo ! », « Seigneur sauve nous ! », « Nooooon, ce n’est pas vrai ». Moi aussi, hein ! J’ai crié en fermant mes yeux. Il n’est pas question de voir la mort là en face. Quand j’ai entendu « Koum », j’étais sûr que ce sont les portes du paradis qui viennent de s’ouvrir. J’ai ouvert lentement un œil. Juste pour voir quel habit Jésus-Christ avait porté pour nous accueillir (non, pour m’accueillir parce que j’ignore comment sont les autres). Je constate alors que je suis toujours dans le véhicule qui n’a pas arrêté de rouler. En fait, le camion voulant dépasser est allé « embrasser » un arbre. Le bus a suivi le chemin de la brousse. Dieu merci, pas de dégâts humains et matériels graves. Tout le reste du voyage s’est fait dans la peur.
« Je ne mourrai pas… je vivrai »
Cette chanson du chanteur camerounais Longuè Longuè joue en boucle à la maison depuis mon arrivée. Avec toutes les souffrances endurées, comment ne pas louer à nouveau Dieu comme ce fut le cas dans ce bas-fond, esseulé, de la falaise de Ngaoundéré. A cela s’ajoute quelques louanges et cantiques. Ça ne me surprend pas si mes voisins viennent parfois chanter avec moi. On ne sait jamais. Jésus peut aussi apparaître dans ma chambre comme dans ce salon à Minka par Yaoundé. Ce n’est pas moi qui dit qu’avec « la Foi (sans muscles), on peut renverser une montagne ». Par moment, je prêche même la bonne nouvelle. Si je deviens Révérend Prophète Frank William après ce voyage kamikaze dans la partie septentrionale du Cameroun pour enquêter sur le phénomène Boko haram qui y sévit, il ne faut pas être surpris. D’ailleurs, dit-on dans les #Mapanes, « qui prévient ne surprend pas. Et qui ne surprend pas, n’est pas regardé d’un mauvais œil et chassé à coup de gourdin ». Fin du voyage, que Dieu vous protège !
Frank William BATCHOU
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gars au moins tu as une histoire a raconter.. c’est deja ca
J’aime ta chronique. Super drole et me donne envie de lire davantage
Merci mon frère Pierre Bidias. Il y a les précédentes chroniques qui vont de 1 à 5 car celle ci était la dernière de cette série
dc cetai un livre????
si tu veux
Papa mon frère tu viens de loin il y a que l’Éternel qui a veillé et te protéger tout le long du voyage aussi risquant il ne faut cesser de le rendre grâce et reconnaître sans doute ses merveilles.
C’est ce que je fais désormais tous les jours mon frère. si je deviens servant de messe aujourd’hui, ça n’étonnera personne quoi. Porte toi bien
fabulous!!
Merci, avec tous les risques l’ayant assaisonnés
that’s it
bonne chance pour les infos du nord
je ne c est pas pour les autres mais moi jai aime cette chronique
Merci d’avoir aimé Romuald Idriss Ndjantou Tchoumi, je t’inviterai, selon ton temps, de lire aussi les précédentes en commençant par le premier https://frankwilliambatchou.wordpress.com/2014/08/26/chronique-dun-voyage-kamikaze-1/ et bien d’autres que tu trouveras sur ce blog en occurrence cette chronique à la maternité de l’Hôpital central de Yaoundé http://frankwilliambatchou.wordpress.com/2014/03/11/chronique-dune-semaine-a-la-maternite-de-lhopital-central-de-yaounde-1/
Fait gaffes Willy, notre boulot après coup peut donner lieu à une belle prose. Mais n’oublie jamais qu’on ne reste que des êtres humains fragiles malgré toute la passion qui peut nous animer quand on veut juste relayer des informations justes et fiables. Encore heureux que soit revenu sain et sauf de ton péril.
Boko Haram, c’est le marronnier du moment…tout le monde veut en savoir un peu plus, mais je reste convaincu que tu peux aussi accrocher le lectorat avec de belles petites chronique de nkoulouloun ou du PAD, en tout cas Doul en foisonne.
Essaie de souffler un peu et reviens nous plus en jambe.
Take care bro!
mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Ne me dit pas que tu es le nouveau Ben ladin
C’est qui Ben ladin parce que je ne le connais pas. Dans ma famille, personne ne porte ce nom là
Chapeau bas franky franky ça c’est ce qu’on appelle l’art de la narration.
Merci mon grand Elthon. C’est un honneur de vous savoir satisfait ou content après lecture. Tu peux aussi recommander le blog à ton entourage