Comment améliorer la qualité des événements culturels consacrés aux arts visuels au Cameroun ?
Arts visuels, arts plastiques ! À force d’en parler, on imagine que tout le monde ou presque sait de quoi on parle : un ensemble d’expressions artistiques que l’on perçoit et consomme par la vue et qui allient les couleurs, les formes, les volumes, ou la perspective… Tant mieux ! De manière générale, lorsque les artistes dans ce registre en ont fini avec la production de leurs œuvres, ils les présentent au public plus ou moins averti, au moyen d’une exposition. Laquelle peut être consacrée à un seul en particulier, on parle alors d’exposition individuelle ou en solo. Il peut s’agir également d’une exposition collective, avec la participation de plusieurs artistes. C’est l’expression la plus simple de ce que l’on appelle manifestation d’art, en ce qui concerne précisément le domaine des arts visuels. À cela s’ajoute des formes encore plus complexes du genre : salon, festival, foire. Elles peuvent se décliner en plusieurs périodicités : annuelle (ou plus d’une fois en un an), biennale (une fois tous les deux ans), triennal (une fois tous les trois ans), et ainsi de suite…
Arts visuels, arts plastiques ! À force d’en parler, on imagine que tout le monde ou presque sait de quoi on parle : un ensemble d’expressions artistiques que l’on perçoit et consomme par la vue et qui allient les couleurs, les formes, les volumes, ou la perspective… Tant mieux !
Des manifestations de ce genre, on en connaît au Cameroun, de temps en temps et de très grandes envergures parfois. On peut citer entre autres, le Salon Urbain de Douala (SUD), dont le dernier en date s’est déroulé en 2017 avec plusieurs articulations ou manifestations sur deux ans et la participation d’une pléthore d’artistes du terroir, aux côtés de ceux venus d’ailleurs. Toujours dans ce registre, on peut relever une approche somme toute intéressante, de DoualaArtFair (une foire consacrée aux arts visuels), dont la transplantation de Londres ou d’ailleurs à Douala a peut-être surpris plus d’un. Cette manifestation s’est voulu une plate-forme privilégiée de mis en exergue de la création artistique contemporaine et ramenée au plus près des amateurs d’art au sein des populations locales. C’est la même vertu que s’est donné une autre sorte de foire pluridisciplinaire qui fait une part importante aux arts visuels : BALAMA (Bali Arts Market). Comment ne pas évoquer au passage les RAVY (Rencontre des Arts Visuels de Yaoundé), un festival de plus, qui ne cacherait pas un autre, celui-la : Préfom’Action, un festival qui fait la part belle à l’art de la performance ou perform art. Que dire des expositions Futur’Art, de Annie KADJI’Days ? J’en oublie sans doute d’autres. Et puis vint s’ajouter un nouveau-né : Vision Art Expo. Une vision de l’art produit ici qui doit se transporter vers les habitudes de consommation de chaque Camerounais en vue de développer un marché de l’art dynamique et porteur, avec en exposition l’art, voire des rétrospectives complètes d’artistes confirmés dans des espaces plus communs. La première édition étant consacrée à l’artiste NEW et accueillie par deux restaurants à Akwa, Le Vendôme et le NJIKSON’S.
On l’aura remarqué, les choses bougent énormément dans ce secteur d’activité, bouillonnant de créativité et d’imagination. Ce mouvement va sans coup férir se hisser à des sommets encore plus vertigineux, au fur et à mesure que le paysage culturel et artistique s’enrichit de nouvelles plates-formes de représentation qui donne à voir des œuvres des artistes Camerounais on peut citer : Bolo Espace Art et Culture, situé au quartier Camp Yabassi, la Galerie Mokolo (située quelque part à Bonapriso), nouvelle arrivante parmi nos galeries, pour rejoindre celle MAM, ou encore Doual’Art, la Galerie d’Art Contemporain de Yaoundé, en plus du Musée National ou des civilisations à Dschang ou celui des Rois à Foumban. Espaces jugés conventionnels s’il en faut, que côtoient d’autres installations touristiques et institutions publiques ou privées, qui se prennent au jeu de donner à voir du beau, des arts visuels.
les choses bougent énormément dans ce secteur d’activité, bouillonnant de créativité et d’imagination. Ce mouvement va sans coup férir se hisser à des sommets encore plus vertigineux, au fur et à mesure que le paysage culturel et artistique s’enrichit de nouvelles plates-formes de représentation qui donne à voir des œuvres des artistes Camerounais
C’est dire que de ce foisonnement d’espaces d’exposition et de visibilité des arts visuels ne peut naître qu’un dynamisme certain dans la production artistique, dans sa valorisation et mise en consommation auprès des Camerounais d’abord avant d’aller intéresser d’autres ailleurs. Il faut de ce fait qu’il y en ait davantage pour ce trop-plein de création artistique qui ne demande qu’à se manifester publiquement. Il faut que les promoteurs et autres acteurs dans ce domaine se structurent au mieux de leurs ambitions à donner de la visibilité à un art qui en redemande, à créer des valeurs qui participent au développement économique et social du Cameroun. Car disons-nous bien cela, ce que peuvent drainer en termes de visiteurs locaux comme étrangers, en termes d’acteurs et d’actifs du marché international de l’art, de telles manifestations ne se raconte pas, mais se mesure en retombées économiques exponentielles induites pour les artistes concernés et pour les autres maillons essentiels. Il ne sert à rien d’envier aux autres ce que nous pouvons, ce que nous avons la capacité de faire chez nous. Time is in action…
NEW, artiste plasticien
chronique lue dans l’émission Ebelle’scopie du 18/08/2018