Rencontre avec un jeune artiste Camerounais découvert en 2013 dont le talent force peu à peu de l’admiration. Diplômé en droit, il a opté pour la musique. Et son premier EP de 12 titres est annoncé pour très bientôt.
Il y a presque 5 ans, je t’ai découvert avec le titre « Fuck’em all », un rap mur avec un texte à la hauteur d’un rappeur d’une dizaine d’années de carrière pourtant tu commençais à peine. Et après, silence total. Que s’est-il passé ?
Oui, c’est très juste, il y a 5 ans je faisais la toute première chanson en studio. On peut donc dire que je faisais mes débuts effectifs. Mais j’écrivais et rappais bien avant. Jamais, je n’avais été dans un studio conventionnel pour enregistrer une chanson. En fait, la musique à ce moment n’était qu’un hobby. L’essentiel était ailleurs, en occurrence dans mes études et c’était difficile d’allier les deux. Le choix a été vite fait de terminer mon cursus sans gêne. J’ai dû mettre la musique de côté mais elle n’était jamais trop loin.
Dans ce titre susmentionné, tu dis : « Mes rêves m’ont saoulé, je suis bourré comme une urne. Pour ma gueule, j’irai décrocher la lune, n’en déplaise. J’ai le cerveau qui fume… ». L’objectif de la lune demeure ou le combat à changer de sens ?
Oui, il a changé de sens. Maintenant, je veux tous les autres astres aussi, lol. En plus clair, le combat reste le même sauf que la détermination à triplé et on ne cesse de se donner les moyens d’y arriver.
2017, tu reviens sur la scène avec d’abord un remix de la chanson « Faut parler ». Mais, là, on te découvre comme chanteur. On dit adieu au rap ?
(Rire) Non et non. On ne dira pas adieu au rap d’aussi tôt. Juste qu’avec du recul, j’ai compris que mon cœur battait pour la Musique avec un grand « M » et non pas seulement pour le rap. Du coup, je refuse de dresser moi-même ces murs autour de ma carrière naissante qui me cantonnerai à rester cloîtrer dans un seul genre ; encore que mon enfance a été bercée par des rythmes très enlevés et très chantés aussi. Même si le rap reste le terrain que je maîtrise le mieux, je ne me refuse pas le plaisir d’expérimenter d’autres.
Cette reprise ne serait-il pas une façon pour toi de te frayer du chemin dans cet univers hip-hop très concurrentiel au pays ?
Je ne vais pas le nier. Ce choix est certes fait au feeling mais il part aussi d’un constat simple selon lequel à l’heure qu’il est, le public est moins porté sur des choix très hip-hop que sur des sonorités afrobeat afropop. C’était donc aussi un choix adapté au mouvement ambiant.
Un prochain titre intitulé « Nanou » est annoncé pour très bientôt, que j’ai eu la chance d’écouter la version non masterisée. C’est qui Nanou et quel message veux-tu transmettre ?
Tout à fait. On prépare un single intitulé « Nanou » qui est un titre que j’avais écrit à la base pour un autre artiste, très habité à l’époque par le complexe du « hip-hopeur de base » qui ne touche pas à autre chose qu’un instrument qui kick sec jusqu’à ce que très récemment, je m’assume complètement en artiste à part entière plutôt qu’uniquement rappeur et que j’entre dans cet univers inexploré pour moi en tant qu’interprète. Très belle expérience d’ailleurs que je n’hésiterai pas de recommencer. « Nanou » c’est l’illustration de la jeune fille camerounaise très fêtarde, jalousée par toutes les filles. Elle a le vent en poupe et un succès meurtrier auprès de la gente masculine et en joue bien une « panthère » comme on les appelle ici. Contrairement aux autres NANOU qui refoulent ce relief de leur personnalité, elle l’assume totalement. L’intérêt ici est de décomplexer ces « femmes fatales » et de valoriser la beauté de la fille des quartiers Africains en général et camerounais en particulier d’où le choix de cette dénomination très propre à nous » NANOU ».
Grizzly Chebz est diplômé en droit à l’Université de Yaoundé II. Est-ce dans ce milieu que tu tires tes inspirations ?
Après le master en droit, j’ai pris une autre orientation académique. Ce n’est pas vraiment dans ce milieu que je tire mon inspiration. Le rapport n’est pas énorme entre mes études et la musique que je fais. J’ai même envie de dire que les deux sont à des antipodes. Des fois, je me demande à quel moment me servira ce long crayon si je consacre ma vie à la musique.
Avec cette succession de singles, un album est-il en vue ?
Pas exactement un album mais un EP d’abord de 12 titres intitulé #case_départ sera disponible d’ici la seconde moitié de l’année et éventuellement un album par après.
J’ai ouï-dire que vous bénéficiez d’un coaching de la part de Krotal. Est-ce le cas ? Si oui, quel est son apport dans le travail que vous faites actuellement et pourra-t-on s’attendre à un featuring ?
Un coaching pas exactement mais oui on a enregistré un titre dans un studio et le rendu ne nous a pas satisfait. On ne savait pas exactement d’où venait le problème alors que tout avait été plus ou moins bien conçu. Je me suis donc remis à celui-là qui est tout un symbole pour la musique camerounaise et qui a pensé que le problème était au niveau de la direction artistique. On a donc décidé de refaire le titre sous sa houlette cette fois ci. Il s’agit d’un titre écrit pour ma mère avec en guest, la douce voix de Frédérique Ottou.
Comment vous vous retrouvez dans le show-biz ?
Totalement par hasard, mais alors là par hasard, et par l’enthousiasme de mes amis qui n’ont jamais cessé de m’y inciter sans même savoir où on allait. On a juste Voulu y être.
Quelles sont les difficultés rencontre Grizzly dans ce début de carrière?
La plus grosse difficulté pour moi a été de faire le choix de la musique alors que personne ne m’y attendait, même pas moi. J’ai toujours vu ça comme un plaisir passager jusqu’à ce que je me sente consumé par le regard de mes proches qui était un peu difficile à porter vu que je n’avais pas de grands problèmes avec les études. J’aurai bien pu orienter mon énergie à trouver un travail conventionnel et donc plus sécurisé, mais j’ai plongé, sans savoir ni le comment ni le pourquoi, dans cette aventure musicale. Il y a aussi ce problème de contact. Les choses se font aussi beaucoup par affinité dans ce milieu, mais je ne m’en plains pas comme dit quelqu’un « banane Who get to ripe go ripe ».
Quel message de fin pour les lecteurs ?
Merci de m’avoir lu. J’espère que vous prendrez beaucoup plus de plaisir à m’écouter.
Propos recueillis par : Frank William Batchou
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😄👌Merci big
👌🏼du bon
Super👌🏾
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Courage frangin et Que la force soit. …
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Thanks Drew
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