Loin des mythes imaginaires, Hervé Youmbi ressort ses masques dans une exposition à l’espace Doual’art.
L’artillerie lourde a été sortie. Des masques sacrés (!)? Probablement non. Mais dans cet espace d’exposition, elles ont tout un visage. Un visage différent de celle présentée lors des manifestations traditionnelles ; notamment dans les régions de l’Ouest et du Nord-ouest du Cameroun. Ici, il n’y a pas de « Ku’ngang » à éviter. Encore moins, la note d’une autorité traditionnelle vous interdisant de vous approcher du masque « crimier » ou du masque royal « kah ». C’est la liberté ! Voilà pourquoi, les visiteurs se rapprochent, scrutent avec attention, prennent des notes, immortalisent l’instant avant de repartir. Tout heureux ! La magie de l’art ! La magie des « Visages de masques », thématique de l’exposition du plasticien Hervé Youmbi organisée à Doual’art il y a peu.
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Accrochés aux fins fils pour certains et au mur pour d’autres, ces masques vous replongent dans cette originalité africaine. Parfois craintive. Tenez par exemple, ce masque assorti de longues tresses tissées de cheveux naturels et non de mèches brésiliennes. Tout à côté, on a ceux décorés avec ce tissu « ndop », de perles, de cauris et/ou de boutons de vêtements soigneusement sélectionnés et agencés. Juste magnifique à voir ! Pour rester dans la thématique de cette exposition, un écran led, placé dans un coin de la salle, diffuse en boucle une danse traditionnelle à l’ouest au cours de laquelle, sont mis en valeur ses masques. Le décor est encore plus excellent avec des caisses en bois entreposées dans la salle et portant des photographies de masques africains : masque de buffle des Bobo Bwa du Burkina-Faso, masque facial des Dogon au Mali, masque Gle araignée des Bété en Côte-d’Ivoire, la figure reliquaire kota d’Obamba au Gabon, le masque d’éléphant de la société des Kuosi chez les bamiléké au Cameroun, etc. « Visges de masques » est le résultat d’une résidence de création effectuée à Bandjoun station entre 2014 et 2015. Laquelle était la continuité de « Visage de chaises » dont la résidence de création s’est faite en 1999 à l’Alliance Franco-camerounaise de Dschang.
Frank William Batchou
Merci pour ce beau clin d’œil. Frank William Batchou. C’est très important de rappeler que Visages de masques est un maillon appartenant à une chaîne dont le tissage a commencé avec l’exposition visages de chaises en 1999, 16 ans plus tôt. L’On ne le souligne pas souvent. Travail en cours de réalisation.
Je crois qu’on ne le souligne pas, soit par ignorance soit par mégarde. J’attends le nouveau travail en cours de réalisation. Félicitation et beaucoup de courage l’artiste !