Indy Dibong : « Il ne faut pas confondre l’Afrobeat et le highlife… »

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C’est dans un « mapane » du quartier Bonapriso à Douala que j’ai rencontré ce camerounais. C’est un artiste-musicien, réalisateur artistique et producteur vivant en France qui a longtemps travaillé avec Tony Allen, le dépositaire de l’Afrobeat popularisé par Fela Kuti. Je sais que beaucoup d’entre vous pensaient que c’est papa Fela qui avait créé ce rythme. Oh que non ! Alors de passage au Cameroun, j’en ai profité pour l’interrogé sur son 1er album « Squatting at Neverland », sur le rythme Afrobeat qu’il pratique constamment et longuement, et son projet au pays.

Présente-toi à nos lecteurs.

Je m’appelle Indy Dibong. Je suis né à Douala au Cameroun, mais je n’y ai pas grandi. Je suis musicien, réalisateur artistique et producteur qui vit en France depuis très longtemps.

Récemment, vous avez sorti un single intitulé « Na so e dey ». De quoi parle-t-il ?

Je ne suis pas vraiment chanteur. Je suis musicien comme vous le savez. J’utilise plus les instruments pour m’exprimer que la voix. Ça ne veut pas dire que je suis dépourvu de capacité ; juste que je n’ai pas l’habitude de chanter. Le single « Na so e dey » est un extrait de mon album qui sort le 16 janvier 2014 et intitulé « Squatting At Neverland ». Au départ, j’avais décidé de faire cet album par souci d’identité culturelle c’est-à-dire travailler avec des gens puisque j’ai ma façon de voir le concept de la musique, de l’instrumental et même le vocal. Pour que les gens puisent m’identifier quand ils veulent travailler avec moi, et savoir mon identité artistique, j’ai fait ce disque. Forcément, il y en a d’autres qui vont suivre parce que ce n’est qu’un début.

C’est le pigin (un argot local) que vous avez utilisé. Une façon pour toi de vite trouver ta voie dans le milieu Européen où tu vis et travailles depuis des années ?

Non ! Ce n’est pas quelque chose qui a été préméditée. Je suis parti sur une base instrumentale. Natif B, origine de la Martinique, qui fait du rap dans le disque avait écouté la musique et a souhaité poser dessus en se demandant bien évidemment, comment ça peut sonner. C’est là que je lui ai demandé d’essayer. Au départ, ce titre était en français. Je me suis dit que le français est une langue assez parlée et chantée, et n’avait pas besoin d’une personne en plus ; et que ma démarche de l’identité de la musique qui se dit musique africaine sur sa base. Pour qu’elle soit en adéquation avec le tout (le sujet et l’objet), il fallait que ce soit des langues qu’ont à l’habitude d’utiliser pour chanter sur ce genre de musique. Du coup, j’ai voulu faire du Pigin. J’ai contacté des personnes ici au Cameroun qui, malheureusement, n’ont pas respecté les temps. Quand j’avais demandé à Natif B de le faire, je me suis rendu compte que l’expression que ça donnait avec le créole était beaucoup plus efficace et pertinent qu’en français. On retrouvait une profondeur d’éclat musical qu’il n’y avait pas avec le français.

Quand vous baptisé l’album « Squatting at Neverland », est-ce un rêve que vous voulez réaliser ?

(Hésitation) Non. Ce n’est pas un rêve que je veux réaliser parce que je vis déjà dans mon rêve. J’ai d’ailleurs envie de continuer dans ce rêve. Par contre, « Neverland » est un pays qui n’appartient à personne. Tout le monde peut se construire son Neverland. Cette idée m’est arrivée un soir. J’étais chez une amie quand j’ai reçu le coup de fil d’un ami ; je lui donnais rendez-vous. A côté, elle croyait que je demandais à cet ami de venir chez elle. C’est alors qu’elle s’est retournée et m’a dit : « Ici c’est Neverland, les gens ne viennent pas chez moi comme ça ». Je me suis dit : donc, je squatte à Neverland. Immédiatement, j’ai finalisé ces musiques que j’avais commencées et je l’ai rebaptisé « Squatting at Neverland ». J’ai donc revu les 10 chansons de départ pour voir lesquelles rendraient dans le concept de « Neverland ». Quand on suit l’enchaînement des différentes musiques de cet album, on a l’impression de vivre dans le même tunnel.

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3 commentaires sur « Indy Dibong : « Il ne faut pas confondre l’Afrobeat et le highlife… » »

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