Kevin Jemann : « Il faut aimer la mode pour intégrer notre institut »
A l’occasion de la sortie de la 20ème promotion de la Jemann Institute of Fashion à Douala, le directeur de ce centre de formation, fils du célèbre styliste-modéliste de regretté mémoire Jemann, revient sur les préparatifs de l’événement et les conditions d’accès dans cet institut.
La sortie de la 20ème promotion de la Jemann institute of fashion est prévue ce 28 avril 2017. Comment avez-vous préparé cet événement ?
Rendu à la 20ème édition, il faut rappeler que c’est l’un des plus vieux événements de mode au Cameroun. 20 ans, ce n’est pas facile. On a connu beaucoup de difficultés dans la préparation de cet événement, mais avec notre expérience, on a su remonter la pente. Aujourd’hui, on est satisfait du travail qui a été abattu ; les étudiantes sont prêtes, les collections sont belles et forcément, la soirée sera très belle.
Pour cette promotion, combien d’étudiantes avons-nous cette année ?
On a 12 étudiantes qui ont été sélectionnées parmi la centaine présente dans notre institution pour faire le show et donner des sensations fortes aux invités. C’est le fruit de deux années de formation au cours de laquelle, elles ont appris tout ce qu’il fallait dans la mode et autour de la mode pour devenir aujourd’hui, créateur de mode. Ses douze étudiantes seront le visage de notre institut ce 28 avril 2017 au Saint John’s Plaza.
Ont-elles travaillé sur un thème précis pour cette sortie ? Si oui, lequel ?
Le thème général de cette soirée sera « Le rousse », mais chaque étudiante à travailler sur une thématique précise. Celles qui ont été sélectionnées sont pleines de créativité et elles sont parties sur des thèmes divers : la verdure, la paix, la réconciliation… qui sont en adéquation avec le climat qui règne actuellement au Cameroun. Ça c’est ce que j’ai pu observer.
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Des thèmes qui sont imposés par la maison ?
Non ! Chaque étudiante choisie propose un thème et nous le validons et essayons de l’orienter au mieux. Le reste dépend d’elles, de ce qu’elles ont en tête en ce qui concerne la créativité. Quand on a vu ce qu’elles ont préparé par rapport aux différents thèmes choisis, on a simplement validé.
Pour cette soirée de sortie, qu’est ce qui est prévu en dehors de la présentation des différentes collections ?
La mode c’est la culture, c’est de l’art. A cet effet, nous avons prévu les prestations des artistes musiciens et des artistes humoristes tels que : Mink’s, Mathématik que de Petit Pays, Markus et Andy Jemea comme la surprise de la soirée. Soyez présents pour célébrer la mode avec nous.
L’année dernière, vous annonciez des partenariats avec des structures étrangères pour compléter la formation de vos étudiants. Où en est-on aujourd’hui ?
Je dois préciser quelque chose, on ne voudrait pas expatrier nos talents. Ce n’est pas le but. On voudrait simplement qu’ils aient une autre vision, une autre approche de la mode, qu’ils aient une ouverture sur le monde et non confiné ici. On ne veut pas exporter les talents parce qu’on ne pense pas que c’est forcément mieux ailleurs. Le partenariat avec le Lycée Paul Poiret et Olivier de Serre en France est toujours effectif. Ce partenariat s’est concrétisé avec l’appui d’une étudiante, Innocente Grace, qui est de la promotion 2014 qui a pu bénéficier d’un stage dans cette école. On n’a pas eu de nouveaux partenariats mais on a amélioré ceux déjà existants. Aujourd’hui, les étudiants ont la possibilité d’améliorer leur formation dans notre institut qui se trouve à Brazzaville.
Pour celles qui ont quitté l’institut au terme de leur formation, y a-t-il un suivi ?
Oui, on est obligé de suivre toutes celles qui passent par notre institut parce que c’est même cela l’essence de la maison à savoir : accompagner nos étudiants afin qu’ils accomplissent leur rêve. Je prends le cas de Carole Wandji, lauréate de la promotion 2015 qui s’est établie à Penja et nous a sollicité pour l’aider à étendre le réseau de formation dans la localité de Penja. Actuellement, nous sommes en train de travailler ensemble pour pouvoir agrandir son atelier. C’est ce type d’accompagnement que nous aimerons mettre sur pied pour aider nos étudiantes à s’épanouir.
Les unes qui la barque de formation dès demain et d’autres voudront bien occuper ces places laissées au sein de la Jemann institute of fashion. Quelles sont les modalités d’admissibilité ici ?
La toute première modalité est d’aimer la mode sinon, on aura beaucoup de difficulté de les rendre meilleur. Au départ, on a souvent 50 à 60 apprenants et au final, on se retrouve avec 30 ou 40 parce que les autres ont abandonné en cours de route ; certainement parce qu’elles n’avaient pas l’amour pour le métier. Après cet amour pour la mode, vous avez deux ans de formation de stylisme-modélisme. Pour cela, vous déboursez 30.000 FCFA pour l’inscription et 360.000 FCFA pour les deux années de formation.
Propos recueillis par : Frank William Batchou
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