Minga et la cuillère cassée : Pari réussi à Douala

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La première diffusée a été diffusée à Canal Olympia le 25 novembre 2017. Un instant d’enseignement salué par les cinéphiles présents.

18h30. C’est la fin du film. Tel un seul un seul homme, tous les cinéphiles présents dans la salle se lèvent et entame le concert d’ovation. Plus de deux minutes sans arrêt. Et ma voisine de dire à son compagnon : « Je ne regrette pas ce samedi. Très joli film, bien élaboré et beaucoup éducatif ». A l’estrade, le réalisateur Claye Edou est envahi par l’émotion. Une satisfaction au bout de « trois années d’efforts sans relâche. Je suis heureux si ça vous a plu. Si tel n’est pas le cas, faites-nous le savoir », a précisé Claye Edou. Une façon pour lui de rester modeste. Bien que les portes soient ouvertes, nul ne souhaite quitter les lieux. Les personnes ayant assuré les voix off du film « Minga et la cuillère cassée » sont enlacées,  félicitées et inondées des mots encourageants. Il y a de quoi !

Pour les moins jeunes de la salle, les souvenirs sont ressassés. En occurrence ceux ayant regardé le film « l’orphelin et la cuillère cassée » à l’époque sur la chaîne nationale. « Minga et la cuillère cassée », est donc une plongée dans le passé tout en se maintenant dans l’ère actuelle. On a par exemple, des phrases en des langues locales, le conseil à la petite insolente d’Abena d’ouvrir un compte facebook, des pas de danse issus des danses patrimoniales camerounais, les costumes, les noms des personnages, etc. Des exemples précis qui valorisent la richesse culturelle africaine très appréciée par Charles Binam Bikoï, président du Cerdotola : « Il nous faut des contenus comme celui-ci qui permettent de dévoiler la puissance et la richesse de la culture africaine. Cela n’est possible que si les parents se penchent sur cette culture et la met dans la tête et le cœur de leur enfant ».

« Minga et la cuillère cassée » est le premier long métrage d’animation 2D camerounais. C’est une adaptation du conte « La cuillère cassée » écrit par Charles Binam Bikoï et le feu Pr Emmanuel Soundjock et publié en 1977. Il met en lumière l’histoire d’une orpheline chassée de la maison familiale par sa marâtre parce qu’elle a cassé une cuillère dit-elle précieuse, « unique souvenir qui me rappelle mon feu mari », rappelle Mami Kaba dans le film. Entre aventure, opposition, sorcellerie, il y a aussi de l’enseignement. L’une d’elle qui est « la vie est un très long voyage. Qui fait du mal à autrui, le fait à lui-même » permet de refermer d’une fort belle manière ce long métrage plein d’avenir. A voir absolument !

Frank William Batchou

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