N’est pas Tarzan qui veut, mais qui expérimente

Spread the love

A force de trop marcher et d’aller de liane en liane, je me suis retrouvé dans la contrée de Mboué. Un petit village presqu’oublié aux merveilles touristiques incroyables. Bienvenu dans mon #Mapane forestier.

Il y a quelques jours, ma mère m’a dit : « Mon fils tu marches ! ». J’ai balayé ça d’un revers de la main. Ce matin, je confirme. En fait, je veux vous parler de mon immersion dans une forêt du coin. En vérité en vérité, je vous le dis (comme le Christ), le Cameroun regorge des merveilles sur le plan touristique. Malheureusement non-valorisées. Ce tourisme solitaire m’a permis de découvrir de nombreuses chutes, grottes et l’ancienne route allemande du village Mboué ; un village situé dans l’arrondissement de Banwa, département du Haut-Nkam.

Mboué est une petite bourgade de moins de milles habitants. Venant de Bafang ou de Douala, le véhicule vous laisse, comme c’était le cas chez moi, au lieu-dit Petit Nkam. Ensuite, une moto pour le village Bayon. Du centre de ce village Bayon, il a fallu parcourir, à pied, une distance d’environ 3,5 kilomètres pour atteindre le village Mboué. « Cette distance se fait à pied parce que la route n’a pas encore été terrassée. On l’a déjà jalonné et il ne reste plus que le début effectif des travaux sur le terrain », invoque Sa Majesté Pierre Kameni, le chef supérieur du village Mboué.

Me voici donc à Mboué (Je paraphrase mon oncle d’Etoudi). Un beau petit village niché entre les arbres. Le visiteur y est accueilli par un gazouillement contrôlé des oiseaux. Première attraction, un grand rocher couché qui s’étend sur plus d’un kilomètre. Sur ce rocher sur lequel coule la rivière « Tchanga », on dénombre plusieurs grottes qui auraient servir de cachette dans le temps. Ce rocher permet d’avoir également plusieurs cascades d’eau embellies des lianes qui jonchent le site. J’ai bel et bien essayé d’aller d’un arbre à un autre comme dans le film « Tarzan » (new-look) avant de me retrouver au sol. Des douleurs persistantes aux côtes et aux dos. Heureusement qu’il y a une masseuse qui m’attend. En attendant, je vis mon rêve déclenché par cet environnement paradisiaque. Il faut l’expérimenter pour se délaisser du stress permanent de la ville.

De ces cascades, il faut remonter par « l’ancienne route allemande » pour se rendre à la chute Ekom-Nkam vu à distance lorsqu’on se tient du côté sud de la rive ; venant de Melong II. Ce chemin a été longtemps emprunté par les colons allemands pour partir de la région du Littoral et atteindre la ville de Dschang dans la région de l’Ouest. C’est ce même chemin qu’ils auraient emprunté lorsqu’ils quittaient le pays après leur défaite à la première guerre mondiale. Un véritable sentier historique. Au niveau de la chute, il faut avoir un courage de lion pour approcher le site tant la cascade d’eau qui s’élève sur plus de 500 mètres d’hauteur fait vibrer le sol. Heureusement que j’avais accroché mon cœur à un arbre.

Au cœur du village, se trouve l’ancien centre touristique de Mboué rebaptisé « The Jungle Village ». Sur ce site, on dénombre quelques boucaros construit en terre-battue et recouvert de pailles. Traversé par une rivière bien aménagée, « The Jungle Village » compte trois étangs de poissons pour la pisciculture. Les futurs touristes du coin pourront manger du poisson frais directement retiré de l’eau et passé à la braise. A un jet de pierre, un espace en plein aménagement pour une piscine pour une baignade avant de s’étaler au soleil. Et bronzer (la peau noire) comme chez white le font à Mbeng.

La salle de fête sera ré-agrandie pour accueillir de temps à autres des spectacles de théâtre et de musique moderne et traditionnelle qui seront servies par les artistes locaux. La restauration sera supervisée par un ancien hôtelier ayant servi dans les grands hôtels de Douala et originaire du village. Ceci pour « se rassurer de la qualité du repas qui sera proposée à nos hôtes. Il faut le signaler, l’alimentation est bio ici. Pas de produits chimiques utilisés dans nos plantations. C’est pour cela que nous sommes toujours en forme, en bonne santé », se vante Sa Majesté Kameni Pierre.

Quant à la décoration à l’africaine du site, elle sera assurée par le patriarche Papa Tagni, un artiste sculpteur. « Des masques et autres décors sont créés progressivement. Les touristes pourront aussi acheter tout ça sur place. Je profite pour demander aux jeunes de ce village de venir se former en sculpture afin de poursuivre le travail plus tard au lieu de rester les bras croisés », souhaite-il. Visiter ce petit village est un vrai tourisme écologique qui vous permet de vous requinquer l’esprit et le corps. Il est préférable d’y faire un tour, le vivre soi-même afin d’y croire. Bon Mapane !

Frank William BATCHOU

Un Mapaneur à Mboué

8 commentaires sur « N’est pas Tarzan qui veut, mais qui expérimente »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *