En route pour les Mapanes d’Abidjan

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Récit du périple d’un mec du ghetto, champion de la marche à pied, avec des chaussures déjà usées qui va à la découverte d’Abidjan. Attachez vos ceintures, le décollage est imminent !

 voyage

C’est un rêve qui se réalise. Celui d’un « gaou à Abidjan ». Pardon, je ne suis pas zouglouman. Il ne faudrait pas que Magic System me porte plainte pour les droits d’auteur. Je préfère agir comme voisin avec le plein droit. Correction faite, c’est plutôt « un mapaneur à Abidjan ». Un gars du couloir, champion de la marche à pied. Même Robert Korzeniowski, recordman de la marche athlétique sur 50km ne me teste pas ici. Comme la providence fait les choses, je suis appelé à visiter le pays du feu Houphouët Boigny, de Laurent Gbagbo, de Didier Drogba, Yaya Touré, Petit Yodé, Soum Bill, Alpha Blondy et j’en oublie tellement. J’imagine à quoi peut ressembler cette capitale après les troubles post-électorales de 2010-2011. Peut-être une « ville en ruine » mais pas assez comme à Bagdad ou en Syrie. Surtout quand quelques proches me persuadent de ne pas y aller : « Boko Haram frappe tout le temps en Afrique de l’ouest. C’est un secteur instable. N’y va pas ! ». J’ai compris, mais comme je suis le frère éloigné de Thomas, disciple de Jésus Christ, « Je vois avant d’accepter ». Donc, j’y vais. Tan du feu Houphouët Boigny, de Laurent Gbagbo, de Didier Drogba, Yaya Touré, Petit Yodé, Soum Bill, Alpha Blondy et j’en oublie tellement.  Tant pis pour la suite.

Aéroport international de Douala1

8h ce dimanche 17 mai 2015, je suis à l’aéroport international de Douala. Les policiers qui sont au portail sont tous nerveux. Ils aboient sur les gens comme s’ils avaient passé la nuit affamés. « Dégagez de là. J’ai dit régulé encore de 5m. Personne ne touche à la barrière », vocifèrent-ils. Je dis hein, c’est la barrière de la présidence de la République à Etoudi ? Si on te chiffonne chez toi ainsi, combien de fois dans le pays de l’autre. Heureusement que ce n’est pas au mapaneur qu’on s’adresse. Ils devaient voir ce que « le singe mange en brousse avant de boire de l’eau » (proverbe de chez moi). Douala a l’unique aéroport au monde où on interdit depuis quelques temps les accompagnateurs d’arriver au hall. La faute aux petits « frappeurs » qui rôdent ici.

Aéroport international de Douala

Formalités d’usage faites, on peut prendre place à bord de cet oiseau d’acier. Au moment d’amorcer le décollage, l’appareil se stabilise sur la piste. Très tôt comme ça ? Très vite, le chef de cabine rassure les passagers. C’est un autre appareil qui a une roue bloquée sur la piste. Et comme il n’y en a qu’une seule à Douala, on est obligé d’attendre sur place 35 min. Finalement, le « bloqueur » de piste a pu la libérer. Les dernières manœuvres effectuées par notre commandant de bord, on peut décoller en Catastrophe. Comme mon cœur n’est pas tombé dans le ventre, je pense que je vivrai encore plus longtemps que Moïse dans la Bible. Même souffrance à l’atterrissage à l’aéroport international Houphouët Boigny d’Abidjan, deux plus-tard. Heureusement, je suis réconforté par le sourire de cette miss que je vous présenterai demain.

Frank William BATCHOU    

24 commentaires sur « En route pour les Mapanes d’Abidjan »

    1. Il faut faire un tour en brousse et tu verras Didier ou je te le raconterai amplement dans un toli lors d’un mapane en brousse

    1. Heuch, journaliste exceptionnel ? C’est trop fort pour moi ça. Il me faut encore des années pour l’atteindre

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