Allégorie des pionniers du blogging camerounais

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A chaque époque ses hommes, à chaque époque ses difficultés. Comme au football, le blogging camerounais a connu des talents et continuera d’ailleurs à en connaître. Comme au football, les contrats moraux, financiers, techniques et bien d’autres n’étaient pas autant juteux hier qu’aujourd’hui. Les uns y sont arrivés par passion ; d’autres pour de l’argent. D’aucuns ont produit des textes pour présenter le visage du Cameroun, les actions menées au quotidien par les dignes enfants de ce beau pays ; d’autres se sont lancés dans le chantage pour vivre. A ces derniers, il faudra rappeler que nul n’est épargné du fouet de la loi. Ils peuvent aussi être poursuivis en justice pour chantage, escroquerie, agressions, sabotage, etc. bref, nous y reviendrons.

Hier, il y avait moins d’entrepreneurs dans le secteur du blogging qu’aujourd’hui. Normal, les temps ont changé ; la technologie en occurrence. Les blogueurs de la première heure sont quelques peu tombés dans les oubliettes comme les plateformes Myspace, skyblog, Hi5, Minitel, Centerblog et Unblog qu’ils utilisaient à l’époque. Qui se souvient encore de « Mboablog » de Brice Yatchoukeu ? De « L’île de la tentation de la tentation de Mathieu Nathanaël Njog » ? Du « Blog de Melvin Akam » ?, « le blog d’Edouard Tamba » ?, entre autres. On appelle cela : l’allégorie des pionniers. Aujourd’hui, tout le monde est focalisé WordPress, Overblog, Blogger ou Canalblog.

Ces pionniers qui, douze voire quinze ans plus-tôt, ont pu la tasse amère de la connexion à deux balles des fournisseurs d’accès internet de l’époque. Je n’en citerai pas ici pour éviter la mauvaise publicité. Il fallait débourser 1500 FCFA dans un cybercafé pour espérer publier un billet au bout d’une heure. Le plus souvent, c’était impossible au bout de cette période de connexion. Il fallait encore en acheter. Il fallait rédiger son texte sur un papier en attendant trouver un ordinateur (véritable luxe) pour le saisir. Ne l’achetait pas qui voulait mais qui pouvait. La stigmatisation et le rejet de toute personne se présentant comme blogueur étaient symptomatique. On dirait une prescription médicale. Puff ! Quel calvaire ! Fort  heureusement, nous ne sommes pas en face du mur de lamentations à Jérusalem pour ressasser sans arrêt les souffrances des pionniers. Passons !

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Ses pionniers ont néanmoins mené le bon combat. Malgré tout, quelques questions reviennent à chaque fois que je parle d’eux aux autres : pourquoi n’ont-ils pas réussi à s’agripper aux wagons du temps avec toutes les aubaines technologiques du XXIe siècle ? Sont-ils très occupés par d’autres travaux ou emplois ? N’ont-ils pas cru, malgré leurs efforts et leur combat, aux lendemains enchanteurs du blogging au Cameroun ? Le temps des réponses viendra à coup sûr ! Mapaniquement vôtre !

Frank William BATCHOU

9 commentaires sur « Allégorie des pionniers du blogging camerounais »

  1. C’était vraiment pas évident pour ces pionniers, j’imagine toutes les difficultés de « l’époque », moi même je me déplaçais en taxi pour aller surfer au Hilton.
    De nos jours, même depuis sa chambre, on peut écrire un article sur le téléphone et le publier.
    Les temps changent vraiment à la vitesse grand V, et dire que seulement 15 ans avant c’était la magie quand tu savais utiliser la (nouvelle) technologie…

    1. Nous on se mettait en rang pour surfer dans l’unique cyber de la ville de Bafang à l’ouest du pays. Pour ceux qui s’y intéressaient un tout petit peu. Dans le rang, tu pouvais attendre 3 voire 4 heures pour t’asseoir simplement devant une machine avec de savourer ta déception face à une connexion d’1G. Vive l’évolution de la technologie

  2. Je retiens la dernière partie du texte FWB: ou sont-ils passés??? Puisque de nos jours le blogging devait être bien plus « facile »… Pour eux bien-sûr. Il ne suffit pas de poser les jalons et puis piangggg dans les mapanes!

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